Le Rep'jeune 10 octobre 1996
Comment fonder sa maison de production, de la vidéo au grand écran No Comment Movies Si, au hasard de vos promenades dans l'Essonne, vous tombez sur une bande d'agités en train de filmer en vidéo un remake d'Apocalypse Now, de Tueurs-nés et de Terminator 2, surtout n'appelez pas l'asile. Vous pourriez interrompre le tournage du Futur chef-d'oeuvre de l'équipe de No Comment Movies.
|
La dream-team de No Comment Movies a installé son QG depuis quelques mois à peine à Quincy-sous-Sénart. Déjà, elle réunît près d'une quarantaine de fondus de l'image sous toutes ses formes, bourrés d 'imagination, d'enthousiasme et d'ambition. Ils sont scénaristes, réalisateurs, acteurs, mais aussi cascadeurs, danseurs ou magiciens et ils se sont regroupés en association pour déclencher un électrochoc dans la création audiovisuelle. Les jeunes recrues de NCM se disent les enfants des Nuls et de Martin Scorsese, de Truffaut et des Montv Python. Des influences insolites dans leur diversité, à l'image du binôme qui a mis l'association sur les rails. A ma gauche, Lilian Luchier, 23 ans, jean-baskets, cheveux mi-longs et sourire en coin, le créatif de la bande et le leader incontestablement charismatique. A ma droite, Eric Bergua, 29 ans, petites lunettes rondes et look sérieux, costume en lin blanc sur T-shirt noir, le manager de NCM. Voisins à Varennes Jarcy, les deux compères ont mis sur pied une véritable machine de guerre pour partir à la conquête du 7ème Art, avec une bande de volontaires recrutés sur les bancs de la fac de Nanterre. "Nous étions plusieurs copains en |
DEUG arts du spectacle, plutôt spécialisés dans la technique, raconte Lilian. Ensemble, nous avons écrit un scénario et nous avons réalisé notre premier film en vidéo, Abymes". Le film est sélectionné au concours départemental Vidéo de Depuis, l'équipe a vu gonfler ses ettectifs, et les tournages en vidéo, fiction ou reportage se sont multipliés, glanant les récompenses dans les festivals. Paris, l'année dernière. Truffé de références à Taxi Drive, Piège de cristal ou Les 400 coups, il est salué par un tonnerre d'applaudissements des spectateurs, séduits par son esprit inventif et délirant. "Le soir de la remise des récompenses, le 7 décembre, devant 500 personnes, on a remporté le prix spécial du jury. C'était le début de l'aventure", se souvient Lilian. NCM était né. Silence, moteur, ça tourne ! "Nous nous sommes inspirés des studios américains des années 20, explique Eric. Coordination, écriture, casting, finance ment, etc, il y a 11 départements stratégiques". Impressionnant. Evidemment, l'objectif à terme est de se transformer en maison de |
production en bonne et
due forme. Ils ont déjà trouvé leur nom, mais ils ne le révéleront sous aucun
prétexte, même sous la torture. Au cas où on leur volerait l'idée
"Dans l'association, les gens jouent plusieurs râles. Un jour on est acteur, un autre réalisateur, un autre scénariste. On est une école sans école. Il n'y a pas de maître, on est autodidactes. On fait des erreurs, on apprend. C'est hyper. formateur". Et en aftendant, ils continuent à courir les festivals et à tourner avec une méthode qui, comme l'explique Eric, donne des résultats: Chez NCM, la troupe vidéo se partage en deux: ceux qui veulent faire de I 'audiovisuel leur métier et ceux qui sont là pour le fun. Et la porte est grande ouverte. "Maintenant nous avons surtout besoin de comptables, de commerciaux", précise Eric. Qui a dit que le cinéma était un art, mais aussi une industrie? Dans les mois qui viennent, Lilian et Eric voient grand. Travail sur le multimédia, création d'une structure audiovisuelle pour des films grand public et, pour faire bouillir la marmite, réalisation de films d'entreprises. NCM veut tout. A la place de Steven Spielberg, je commecerais sérieusement à me faire du souci. Sans commentaires! Eric Fourmentol |